Aire Libre. Saison 2018-2019
C'est avec plaisir que je reprends le chemin du théâtre de l'Aire Libre pour une nouvelle saison. De nouveau je vais couvrir en reportage photo une bonne partie des propositions, et tâcher de retranscrire au mieux ce que je verrai et entendrai ! merci au passage à l'Aire Libre pour son accueil.
Comme l'année dernière la programmation s'articule avec d'autres événements rennais comme le festival TNB, les transmusicales et le festival Mythos. La soirée de lancement était plutôt alléchante. N'hésitez pas à consulter le programme sur le site de l'Aire Libre !
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Annonce de la programmation / Alexis HK / Cent mètres papillon
Lloyd Cole / Aloïse Sauvage + Les Louanges / Claire Diterzi - L'arbre en poche / Melanie de Biasio / Mathieu Bauer - DJ set (sur) écoute / Yannick Jaulin - Causer d'amour / Pièce d'actualité n°9 - désobéir / Winter Family / J'abandonne une partie de moi que j'adapte / L & Thomas Jolly / Thomas Fersen
Annonce de la programmation
Soirée de lancement, tous les aperçus et descriptifs de la saison sont disponibles ici : programme saison
Alexis HK - Comme un ours
Alexis HK revient avec un nouvel album, "Comme un ours". Je n'étais pas familier de son univers, c'était donc une découverte. Pour l'occasion nous avons pu assister à une mise en scène de son univers très soignée. Il a pour cela bénéficié du soutien et du talent de Nicolas Bonneau, que nous avions pu croiser en toute fin de saison dernière à l’Aire Libre avec "Inventaire 1968, un pavé dans l'histoire". Pour le coup, plutôt qu'un récital, les textes d'Alexis HK sont mis en valeur dans un ensemble de tableaux formant un ensemble très cohérent et visuel, à la croisée entre théâtre et chanson. D'ailleurs il assure très bien les parties de transition, maniant l'humour et l'auto-dérision pour contrebalancer des morceaux plus sombres de par leurs thèmes. Les musiciens qui l'accompagnaient sont au diapason, et on sentait que l'alchimie était là entre eux dans cette formule. La salle était comble pour cette première de la saison, et il s'est gentiment prêté au jeu de la rencontre dédicace avec le public après le concert.
Cent mètres papillon - Collectif Colette
100 m papillon est un spectacle qui m'intriguait et que j'avais malheureusement raté lors de la dernière édition du festival Mythos.
Maxime Taffanel, ancien nageur de haut niveau, est seul sur scène pour incarner Larie, un jeune nageur qui vise l'excellence et le championnat de France. L'acteur nous emmène alors dans la valse des entraînements interminables, avec ces gestes répétées jusqu'à l'épuisement, la perfection, et finalement l’écœurement. Il nous fait par ailleurs revivre une course de haut niveau comme si nous étions, entre le speaker enflammé et les concurrents se battant à coups de centièmes de secondes...
La mise en scène est épurée à l’extrême, et pourtant on perçoit l'environnement des bassins et des contraintes qui s'y exercent comme si nous y étions. Le plateau est baignée de lumières changeantes recréant aussi bien le milieu aquatique que les interrogations intérieures de ce nageur prenant progressivement conscience du programme qu'on lui impose. C'est surement là une des grandes forces de Maxime Taffanel qui ne se contente pas de réciter son vécu, mais l'incarne dans une chorégraphie des gestes alliant la puissance physique des corps poussés dans leurs retranchements à une grâce qu'on ne s'attend pas à trouver chez un sportif. Un beau moment, avec un acteur talentueux et un parcours à suivre...
Lloyd Cole solo
Avant de pouvoir le voir sur scène Lloyd Cole n'était qu'un nom un peu lointain dans ma culture musicale, ce qui est assurément un tort... Dans les années 80 il s'est fait connaitre avec son groupe originaire de Glasgow, "Lloyd Cole & the Commotions". Aujourd'hui il présente cette tournée en solo, seulement accompagné de ses deux guitares folk. La finesse de son jeu est au service de ses textes, des balades aux textes ciselés dans la plus pure tradition des songwriters américains tels que Bob Dylan auquel on pense inévitablement. Pour autant nous ne sommes pas du tout dans l’imitation, son jeu et son interprétation respirent la sincérité et l'authenticité. Je ne pensais pas qu'il serait possible aujourd'hui d'entendre ce genre de répertoire avec autant de sincérité, comme un retour un arrière, mais sans nostalgie. C'était bien ! Une mise en scène épurée au service de l'interprétation, et c'était largement suffisant ! Un beau moment.
Aloïse Sauvage + Les Louanges
En ce début décembre Rennes accueille les Transmusicales, festival qu'on ne présente plus avec 40 éditions au compteur... A cette occasion L'Aire Libre accueille comme d'habitude un artiste en résidence. Les révélations ont été nombreuses par le passé, avec par exemple Stromaé, Jeanne Added, Yann Tiersen, Nakhané, Benjamin Clementine, Fishbach... Cette année le choix a donc été fait de laisser les clés à Aloïse Sauvage. Pari qui pouvait sembler audacieux, tant le projet s'est monté rapidement. Et quelle réussite... Il vaut mieux évacuer la question des étiquettes, concept qui n'a jamais paru aussi chiant qu'avec cette artiste. Personnellement je l'avais découverte en actrice dans "120 battements par minute", mais elle est aussi danseuse, circassienne, musicienne...
Sa prestation était donc un mélange de tout ça. Ses textes sont mis en scène dans cet espace scénique qu'elle s'est parfaitement approprié. Ici il n'y a rien en trop, et les passages où elle ne chante pas laissent la place à la danse et à des passages aériens... Le plus étonnant c'est que tout s'articule parfaitement et contribue à incarner ses morceaux, rien en trop, rien d'indigeste, tout est fluide et s’enchaîne... La salle a clairement été scotchée par ce moment étrange, et la sensation de voir éclore une grande artiste.
En première partie Les Louanges, formé autour de Vincent Roberge, multi-instrumentiste en provenance du Québec. Le projet est original, je n'ai pas accroché sur tous les morceaux, mais certains plus funky ou au groove tranquille marqué de belles envolées de saxo marchaient bien.
Retour en photos, limitées pour Aloïse Sauvage (c'est dommage que les validations des productions deviennent de plus un parcours du combattant au vu de tous les smartphones sortis dans la salle...)