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Voie lactée - Pyrénées 2016

Un passage dans les Pyrénées cet été m'a donné l'occasion de tester un type de photos que je n'avais pas encore essayé, les photos de la voie lactée. C'est finalement pas trop compliqué, ça demande surtout un peu de préparation. Il existe sur le net plusieurs tutoriels plutôt bien fait, je ne vais pas essayer d'en faire un ici, mais plutôt de partager quelques éléments et conseils pour faire ce type de photos. Il ne s'agit en aucun cas de LA méthode mais de mon vécu sur cet essai.

Pour accéder à la galerie complète c'est ici

Astrophotographie-Pyrénées-Loewen photographie

1) Les conditions tout d'abord :

J'ai attendu d'être à la montagne pour essayer de faire ces photos tout d'abord pour les conditions de lumière. En effet, comme on le verra un peu plus loin, on va devoir faire des pauses longues, plusieurs dizaines de secondes. Donc si vous tentez ce type de photos dans un environnement pollué par des sources de lumières (villes à proximité par exemple), vous n'aurez pas un ciel noir... La montagne c'est bien pour ça donc ! mais la campagne, un bord de mer un peu isolé ça pourra fonctionner aussi et je m'y essayerai surement un de ces 4.

Ensuite, pour la même raison qu'au dessus, il faut éviter la pleine lune et attendre une nuit sans lune, c'est l'idéal. Enfin, bien sûr, les nuages sont aussi à éviter, sauf si vous voulez en intégrer un peu, j'ai vu des photos où ça marchait. Il faut quand même que la majorité du ciel soit dégagé... Avec la pause longue les nuages feront des trainées dans le ciel.

2) La technique et les réglages :

Au niveau matériel, l'indispensable sera le trépied, sauf si vous êtes des spécialistes de l'empilement de galets hyper stable ou que vous avez été doté d'un mode freeze à la naissance ! un temps de pose de 20 ou 25 secondes ne tolérera en effet aucun mouvement...

Pour l'objectif, du grand angle ! Après tout se discute, mais si vous voulez englober un maximum de ciel il va falloir de l'angle de couverture... Personnellement j'ai utilisé mon fisheye Samyang 12 mm plutôt que mon 24-70. Forcément on rajoute la déformation caractéristique du fisheye, mais en l'intégrant dans la composition de la photo ça donne des résultats sympas. Et ça me permettait du coup d'intégrer un maximum de ciel et de paysage dans ma composition.

Pour les réglages là aussi je me suis appuyé sur des infos trouvées sur le net à droite à gauche. en ce qui concerne les isos l'idée est de les pousser un peu pour rendre le capteur plus sensible à la lumière et ainsi capter la faible lumière des étoiles plus lointaines. Pas de règle fixe donc, de mon côté j'étais à 2000 isos sur mon appareil. A vous d'adapter en fonction des capacités de votre boitier. Il  ne faut pas trop pousser ces fameux isos sinon vous allez récupérer beaucoup de bruit numérique beaucoup plus difficile à gérer après en post traitement. Inversement si vous mettez une sensibilité trop faible (par exemple 400 isos), vous allez devoir allonger votre temps de pause pour capter cette fameuse voie lactée et là vous serez face à un autre problème : le mouvement apparent des étoiles ! Donc à vous d'adapter en fonction de votre appareil mais avec un modèle pas trop vieux (en reflex), vous pouvez partir sur une plage 1600-2000 isos pour commencer.

On en arrive donc à ce fameux temps de pose... Comment le calculer ? Là encore il faudra un peu tâtonner, mais il existe toutefois une règle qui va vous donner un cadre, et c'est bien pratique ! C'est la règle des 500. en gros, plus votre focale est longue (et donc plus vous focalisez sur une partie du ciel), plus votre temps de pose devra être court avant de voir apparaitre ce mouvement des étoiles ! D’où l'intérêt d'un objectif grand angle.

La règle de calcul, là-voici :

Vous prenez votre focale (par exemple pour moi ici 12 mm), que vous vous divisez par 500.

500/12=41 (et des cacahouètes).

Je pourrais donc allonger mes temps de pose avec cet objectif à 41 secondes avant de voir le mouvement des étoiles !

avec un 50 mm le temps de pose maximum serait donc de 500/50=10 secondes. Et oui c'est beaucoup plus rapide...

Dans ce cas vous pouvez essayer de pousser un peu les isos pour attraper le maximum d'étoiles avant le fameux bougé des étoiles, la Terre tourne vite à travers l’objectif...

Attention, cette règle est valable pour les capteurs plein format ! Pour les capteurs APS-C il faudra appliquer le coefficient multiplicateur du constructeur à votre focale... Il est de X1.6 pour Canon, X1.5 pour Nikon, Sony, Fuji.

Ainsi sur un capteur APS-C Canon, un 50 mm devient un 80 mm (50x1.6) ! 500/80=6,25 secondes. Là ça devient tendu... Le temps de pose sera très court avant d'avoir le mouvement des étoiles.

Dernier point de réglage sur votre appareil, l'ouverture !

L'idée est d'avoir un objectif assez lumineux, afin de ne pas trop allonger le temps de pose pour la raison évoquée plus haut, le déplacement de la Terre... J'ai ouvert à F2.8, à adapter en fonction de votre objectif. la mise au point est réglée à l'infini (il faut bien ça pour les étoiles). Si vous avez un autofocus vous pouvez le désactiver. De même pour la stabilisation qui ne vous servira a rien vu que l'appareil est fixe sur trépied. Au contraire l'électronique pourrais essayer de compenser des mouvements qui n'existent pas et générer du flou de bougé là où il n'y en a pas... De mon côté avec mon samyang pas de soucis, il est entièrement manuel, pas d'autofocus ni de stabilisation ! mais il est lumineux et c'est tout ce que je lui demande !

Une dernière précision, prenez vos photos en RAW, il y aura du traitement à faire derrière...

Galerie
Ancre 1

Récapitulons !

Les conditions :

-un site sans pollution lumineuse

-Pas de lune

-Pas trop de nuages

Le matériel :

-un trépied

-une télécommande (à défaut le retardateur de votre appareil)

-un objectif grand angle

-monter les isos autour de 1600-2000

-avoir calculer son temps de pose maximum ( calculatrice autorisée ! )

-une grande ouverture sur votre objectif !

3) La prise de vue :

A ce stade de préparation, vous avez le droit à une bière.

Pour la prise de vue, une fois tout en place, j'ai utilisé une télécommande pour déclencher à distance et éviter de faire bouger l'appareil pendant la prise de vue. Si vous n'avez pas de télécommande vous pouvez utiliser le mode retardateur de l'appareil. De même certains appareils disposent d'une option de relevage du miroir. Je l'avais activé de mon côté, on évite ainsi toute vibration parasite.

Après il ne reste plus qu'à contrôler le résultat à l'écran et d'adapter le temps de pause en fonction du résultat obtenu. Il faut être patient, accumuler les prises, varier un peu les angles, notamment quand vous aurez visualisé la Voie Lactée pour la placer dans votre composition (on la voit bien à l'écran avant traitement).

4) Le traitement :

Les photos en sortie de boitier sont assez plates, mais un passage dans votre logiciel de traitement préféré devrait améliorer tout ça ! Personnellement j'ai traité les miennes sous Lightroom, en tâtonnant.  Voici quelques leviers à actionner :

 

-la température des couleurs

-L'exposition et le contraste + affiner les hautes lumières, les ombres, les noirs, les blancs

-Pousser la clarté et jouer avec la netteté

Ces curseurs vont déjà permettre de bien booster votre photo. Le reste ça sera votre créativité !

5) Technique alternative

Juste pour l'évoquer, mais je n'ai pas testé, il est aussi possible de cumuler plusieurs images sous photoshop ou autre. Par exemple le paysage avant la tombée de la nuit, et le ciel à la nuit tombée. Ça peut permettre d'éviter d'avoir trop de travail à faire sur le paysage pour déboucher les zones sombres ou des zones surexposées (si vous avez un lampadaire dans le paysage avec 25 secondes de pause vous récupérerez une tâche cramée forcément...)

Toutes les images de cette série ont été réalisées en une prise.

Amusez-vous bien, ça demande un peu de patience, d'installation et de traitement mais c'est très sympa à faire !

Loewen

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